ATELIERS D'ÉCRITURE - mode d'emploi

Mon souhait d'intervenir dans des ateliers d'écriture en établissements scolaires a commencé par un ... agacement : ces pratiques devenues à la mode semblaient un filon où se glissait parfois n'importe qui, à savoir des gens qui :

1°) n'étaient pas écrivains (de vrais écrivains, j'entends : ceux qui se soumettent à la dure loi sélective de l'édition, et non pas ceux qui, dès qu'ils ont commis un texte, l'impriment à leur compte, se sacrant eux-mêmes écrivains. Puisqu'on a inventé le terme - assez barbare certes - de doctorants pour ceux qui préparent une thèse, pourquoi ne pas inventer, pour ces écrivains à compte d'auteur, le terme d'écrivants, qui permettait au public de faire le tri - ou, pour être plus précise, de se fier au tri déjà fait par les maisons d'édition - les vraies : celles qui prennent les risques financiers, font signer des contrats, les respectent)
2°) n'avaient reçu aucune de ces formations (qui abondent également).

Moi j'étais écrivain. Mais je n'avais suivi aucun stage Elisabeth Bing ou autre. J'étais cependant persuadée que je pouvais aider les élèves. Non pas en faire des écrivains (c'est un état plus qu'un apprentissage), mais leur révéler, par la pratique en commun, qu'écrire pouvait être un plaisir, un bonheur, une jubilation, bref : autre chose qu'une corvée scolaire.
Innocemment, j'ai envoyé ma candidature à la D.R.A.C., où je ne connaissais personne. Et sans doute parce que l'enveloppe ne comportait aucune identité de destinataire, ma lettre est demeurée sans réponse.
Mais le hasard veillait : un prof. de secondaire, qui fréquentait la bibliothèque où je travaillais est venu spontanément me trouver quand il apprit que j'étais aussi écrivain.
Suite à cette première expérience avec lui, je suis entrée dans les fichiers de la D.R.A.C., de l'Inspection Académique et du Rectorat. Car les ateliers que j'anime sont, principalement, rémunérés par ces trois instances. Mais il faut, pour obtenir cela, que les enseignants répondent aux projets proposés par ces organismes (projets qui sont envoyés aux établissements chaque année), ou qu'ils proposent eux-mêmes des projets, évidemment étayés de solides dossiers. On m'appelle parfois avant constitution des dossiers, parfois après, il n'y a pas vraiment de règle. Simplement, au bout de douze ans de pratique, je suis connue d'un certain nombre d'enseignants. Les bonnes années je peux avoir une vingtaine d'atelier, les mauvaises ... aucun. Pas plus que je ne peux tabler sur l'édition pour vivre, je ne peux tabler sur les ateliers. Comme la majeure partie des écrivains en France, j'ai eu un métier alimentaire.
Je n'ai pas suivi d'études universitaires, mais j'ai commencé à écrire très tôt. J'ai donc beaucoup plus de pratique que de théorie. Pour les ateliers, n'ayant pas suivi de ces fameux stages (quoiqu' encore je m'offris le luxe d'en suivre un tardivement, dans le cadre de ma formation continue à la bibliothèque), j'inventais donc ma propre méthode, qui se résume brièvement, grossièrement, en cinq commandements :

1°) prêcher par l'exemple. Je commence toujours par lire un de mes textes (ayant trait au thème choisi par les instances sus-nommées, par l'enseignant ou moi-même).
2°) tout le monde écrit, à savoir : les élèves, mais aussi l'enseignant (et/ou le documentaliste car cette catégorie professionnelle s'implique souvent)
3°) le temps d'écriture imparti est suivi de la lecture des textes, par leurs auteurs, avec commentaires des camarades (le plus difficile : leur faire dire autre chose que « c'est bien, c'est génial, etc. »)
4°) en aucun cas ces textes ne sont notés ; pendant l'atelier, l'orthographe comme la grammaire cessent d'ailleurs d'être des tyrans capables de freiner l'écriture : l'important est d'avancer dans l'histoire à commettre. Le ménage de ces textes viendra ultérieurement (et il devra être un ménage sommaire, et non pas une ré-écriture : fautes corrigées, répétitions éliminées).
5°) garder une trace du travail effectué, de préférence tapé sur ordinateur (pour la présentation !), et en 3 exemplaires minimum : une pour les instances qui règlent les factures, une pour la classe (voire : pour chaque élève et le professeur, le documentaliste), et une pour l'écrivaine.

Ces ateliers (des séances de deux heures en général, parfois un peu moins s'il y a des contraintes de ... transports, parfois un peu plus si les élèves sont nombreux) ont été, jusqu'à présent, de trois sortes :

1°) sur une journée, avec visite d'un site le matin, écriture l'après-midi. Rien ne m'oblige à être de la visite (généralement assurée par du personnel qualifié : guide de monument, conservateur de musée), mais je m'arrange le plus souvent pour en être, car ça permet un premier contact avec les élèves.
2°) sur une durée plus longue, variable mais régulière, dans l'établissement scolaire.
3°) en Classe Patrimoine Maupassant, à la ferme de l'Archelle le plus souvent, pour un, deux ou trois ateliers.

Quant à l'écriture, elle est individuelle à deux exceptions près :
1°) élèves trop jeunes pour maîtriser parfaitement l'écriture
2°) élèves en trop grande difficulté
Dans ces deux cas l'écriture est collective.

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